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Auguste

Récit à Auguste

 

On vous présente Auguste chouchou, un nouveau poussin qui arrive dans le nid, il vient de fêter ses 4 ans, on vous partage le magnifique texte que sa tante a fait pour lui.

 

Dans le métro, j’écris parce que je n’ai pas de livres.

Pas de mots à lire, que des mots à dire.

Des mots à écrire.

Pour toi,

Toi petit bonhomme, avec ta tête d’ange, qui sera un jour plus grand.

 

Toi et tes yeux d’amour. Toi et tes Mains qui cherchent partout dans l’espace. L’espace, oui c’est bien l’espace que tu découvres. Tu n’es plus dans le ventre de ta maman, tu es Sorti, Tombé du nid comme dirait Clotilde.

 

Moi je suis ta tante. Ça paraît tellement fade, tellement lointain, tellement faible par rapport à tout ce que je ressens pour toi. Ta tante, elle t’a aimé dès l’annonce de la grossesse de ta maman, juste après son anniversaire.

 

On a tous, frères et sœurs de ta maman, voté pour toi. Oui tu serais notre neveu, chéri, le premier, et ça ne se discuterait pas. On t’aimerait.

 

La grossesse dans le ventre de ta maman s’est bien passée et ta maman, même si elle fatiguait un peu à la fin, était d’une éblouissante force, la force d’une maman déjà convertie.

 

Trois petites semaines avant ta naissance, tu as voulu avertir tes parents que “tout” ne serait peut-être pas comme prévu. Tu connaissais déjà ta maman. Une maman qui veut toujours “tout prévoir” pour que ” tout” soit parfait. Tu l’as prévenue avec quelques indices flous et ta maman s’en est doutée. Elle a eu un peu peur sûrement, elle était un peu triste peut-être, mais elle te gardait bien au chaud. Tu as décidé alors de venir, ne pas faire attendre papa et maman plus longtemps.

 

Alors tu es arrivé un mercredi. Moi ta tante, j’étais à Paris. Je pense que, comme tes oncles et grands-parents, je n’ai pas saisi tout de suite cette arrivée si “matinale”, un mois et demi plus tôt que prévu. Je suis restée assise sur un banc, imaginant à plusieurs kilomètres de là, la voiture qui démarre rapidement, les cris de maman qui accouche, de toi qui sors du ventre et les infirmières qui s’agitent pour te garder au chaud dans une couveuse…

 

Sur un banc, je m’imaginais tout ça.

 

Ton papa m’a dit au téléphone quelques minutes plus tard que je devais prier. Prier pour bébé. Je suis partie à l’église Saint Germain Des Près, un peu déboussolée.

 

Dans ma tête tu occupais déjà beaucoup de place…

 

L’attente fut longue … et je pus enfin te découvrir, d’abord derrière une fenêtre, puis dans ton berceau chauffant.

 

Maman et Papa venaient d’apprendre que tu ne serais pas comme les autres.

 

Tout le monde était si fort devant toi. Le petit bout de chou qui contredisait les plans de chacun.

 

Et tout le monde était si déboussolé quand ils te regardaient. Un si beau bébé, seras-tu si différent ?

 

On restait là, auprès de toi, sur un banc à la cafet’, ou dans la chambre Kangourou. On était tous là pendant ces trois jours.

C’était beau. On guettait chaque nouvelle. On se regardait.

 

Dans ces trois jours, nos yeux ont rougi, nos visages se sont durcis, nos corps se sont engourdis, mais surtout, nos cœurs ont explosé. Explosé d’amour pour un bébé pas comme les autres qui nous dit qu’il veut être aimé comme les autres, mais qui ne nous aimera pas comme les autres. Parce que lui, il nous aimera beaucoup plus que les autres.

 

Bébé Auguste, toi et ton si beau prénom d’empereur, d’arrière, arrière grand-père de nos familles, toi dans ton regard de prématuré, tu as chamboulé les plans.

 

On devra aimer, beaucoup aimer.

 

Alors c’est toi qui nous guideras vers ce beau chemin. Ce chemin vers toi, vers la vie, vers la différence, mais surtout et toujours, vers la joie de l’amour, et l’amour de TA joie.

 

Prends des forces en attendant.

 

Gros baisers,

Lili, ta marraine (qui ne le savait pas encore lors de l’écriture de ce « Récit à Auguste »)

 

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