« Bonjour les poussins, đ„
Je me prĂ©sente, je suis Louise đŒ. Je suis nĂ©e en 2017. Mon arrivĂ©e est un cadeau pour mes parents : je viens agrandir la famille et faire la joie de ma grande sĆur Rose đ„°.
Les mois passent, je grandis, je suis un bĂ©bĂ© bonheur, trĂšs calme, je ne pleure presque jamais đ¶đ». Les premiers temps sur le tapis dâĂ©veil sont, eux aussi, des moments calmes, presque immobiles. Ma maman me regarde et commence Ă se poser des questions đ©đœâđŒ. Je prends progressivement du retard. Ma maman en parle : mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste, pĂ©diatre, famille, amis… On rassure ma maman : je vais finir par grandir, « chacun son rythme » đ.
Mais je vois bien que cette rĂ©ponse ne lui convient pas. Alors, elle va voir la PMI. Il nâaura fallu quâun seul rendez-vous pour orienter ma maman vers un neuropĂ©diatre đšđ»ââïž. Quelques mois aprĂšs, le pĂ©diatre demande Ă ma maman de mâamener au PĂŽle GĂ©nĂ©tique de Toulouse pour des examens. On fait les analyses đ et on attend… Un an passe… sans nouvelle. Je continue dâavoir du retard, je nâarrive pas Ă marcher. Je fais de la kinĂ© pour apprendre.
Et puis le Covid arrive. Le laboratoire appelle mes parents đł. Ils pensent quâils vont enfin avoir des rĂ©ponses, mais ils apprennent que mes analyses ont Ă©tĂ© perdues. Il faut repartir de zĂ©ro. Alors on recommence les analyses de sang đet on attend, encore et encore.
Quatre ans aprĂšs, le diagnostic tombe : Syndrome KBG. Une maladie gĂ©nĂ©tique rare đ§Ź, due Ă une mutation du gĂšne ANKRD11, situĂ© sur le chromosome 16. Câest la « faute Ă pas de chance », une erreur de copie du gĂšne Ă ma conception.
Mes parents sont sous le choc.âĄïž Depuis quatre ans, ils se doutaient quâil y avait quelque chose, mais lĂ , quand ils dĂ©couvrent le syndrome, câest dur. đ
Je rentre Ă lâĂ©cole đ«, mais je ne parle pas, aucun mot. Je dois tout apprendre avec lâaide de quelquâun. Jâai une orthophoniste, une psychomotricienne, un neuropĂ©diatre, un gĂ©nĂ©ticien, une endocrinopĂ©diatre… Je ne compte mĂȘme plus les professionnels qui mâaccompagnent đ§đœââïžđ©đŒââïžđšđ»ââïž! GrĂące Ă eux, je fais dâĂ©normes progrĂšs. đđ»
Mon syndrome est malformatif, il engendre un retard de dĂ©veloppement, provoque des troubles du neurodĂ©veloppement, des troubles de l’oralitĂ©, un dĂ©ficit de croissance, un autisme et, dans certains cas, des Ă©pilepsies đ.
Aujourd’hui, j’ai 7 ans et beaucoup de choses ont changĂ© đ€ïž. J’ai beaucoup progressĂ©. J’ai dĂ» redoubler mon CP, mais pour la bonne cause : j’ai intĂ©grĂ© une classe ULIS et c’est super đ€© ! Ce n’est plus moi qui dois essayer d’aller aussi vite que les autres ! En plus, ma maman a rĂ©ussi Ă dĂ©crocher une place dans un SESSAD, ce qui n’est pas facile Ă obtenir đ„ł! Je n’ai plus de rendez-vous paramĂ©dicaux tard le soir, mais directement Ă l’Ă©cole. Et ça, c’est super pour tout le monde. đ
J’ai un Ă©ducateur spĂ©cialisĂ© đ : il m’aide beaucoup Ă mieux gĂ©rer mes troubles sensoriels, qui sont difficiles au quotidien.
Ma sĆur m’aide beaucoup đ. Elle m’entraĂźne dans ses jeux đČ et, grĂące Ă elle, j’avance Ă pas de gĂ©ant. Elle fait preuve de patience, car j’ai souvent du mal Ă gĂ©rer mes Ă©motions. Tout le monde est lĂ pour vivre cette aventure particuliĂšre avec moi đ„°. »