Témoignages

Apolline

Chère Marie,

Je m’appelle Apolline, toute petite Parisienne de cinq semaines. Je suis née le 13 novembre 2015, sans faire de bruit, en plein chaos parisien. Pendant mes neuf premiers mois passés au chaud, j’avoue ne pas avoir beaucoup ménagé mes parents. Il faut dire que je suis une petite fille un petit peu différente, comme toi. Dès la première échographie, on a bien vu qu’il y avait un truc qui clochait, contrairement à mes deux grands-frères. Alors en fouillant un peu, on s’est rendu compte que j’avais bien 22 paires de chromosomes tout à fait standard, mais qu’un troisième chromosome s’était glissé sur la paire 21, tout comme toi, Marie.

Maman a alors passé toute sa grossesse à faire des allers-retours à l’hôpital et chez les spécialistes afin que l’on vérifie si j’étais ou non en bonne santé. La première bonne nouvelle, c’est que l’on n’a pas diagnostiqué in utero de cardiopathie sévère, contrairement à beaucoup de mes petits camarades. Les médecins ont dit à mes parents, forcément tout contents, que mon petit cœur devrait bien supporter les contractions pendant l’accouchement et que je n’aurais probablement pas à me faire opérer. Ouf ! L’autre bonne nouvelle, c’est que j’ai fini par prendre du poids les toutes dernières semaines de la grossesse de maman. Je pesais 3,2 kilos à la naissance ! De toute façon, je prendrai sans doute mon temps dans la vie, je ne serai jamais très pressée. Chacun son rythme, n’est-ce pas ? Tu es bien placée pour le savoir, Marie.

Dès qu’elle avait eu connaissance du diagnostic, ma maman s’était dit qu’elle avait deux solutions : soit être malheureuse et en colère, soit être en joie. Or elle ne voulait pas se retrouver dans la situation de m’accueillir dans les pleurs. Pendant la deuxième partie de sa grossesse, elle a lu ton livre « Tombée du Nid » (que ta maman lui avait dédicacé) et tous les magnifiques témoignages, de ta page, et ce jusqu’à la veille de ma naissance ! Tous tes petits copains, en particulier Azélie, ont énormément apaisé maman, et l’ont confortée dans son désir de m’accueillir joyeusement, telle que je serais.

Mes parents ont eu de la chance parce que les supers médecins qui les ont accompagnés tout au long de la grossesse ont été extraordinaires de gentillesse et de disponibilité. Et moi aussi je suis chanceuse en fin de compte, parce que mes parents ont été fous de joie et impatients de m’accueillir, malgré ce « petit plus » annoncé. Ils ne pensaient pas que cette joie serait aussi intense, ça les a surpris eux-mêmes ! Ils ont vite compris que j’étais un cadeau pour notre famille, même s’ils se rendent bien compte que certains jours, ce sera peut-être un peu plus difficile…

Aujourd’hui, si ma maman témoigne à travers moi, c’est parce que j’ai d’urgence besoin de beaucoup de soutien, de prières et d’encouragements, de la part de tous tes petits amis de la communauté “Tombée du Nid”. J’ai été à nouveau hospitalisée en urgence mardi dernier pour une bronchiolite (encore !), cette fois extrêmement sévère. Mon état déjà précaire s’est dégradé dans la nuit de mardi à mercredi dernier. Depuis, je suis en réanimation. J’ai même fait une très grave pause respiratoire mercredi dans les bras de maman. Elle a bien senti, alors que j’étais blottie tout contre elle, que mon tout petit cœur s’était presque arrêté.

Du coup, ni une ni deux, mes parents ont décidé de me faire baptiser (et même confirmer) le soir même en urgence. Les blouses blanches leur ont bien expliqué que mon pronostic vital était maintenant engagé. Bref, je suis très gravement malade, dans un état critique.

Ma maman me charge de te remercier, toi et tous tes petits amis, pour tout le courage et la joie que vous lui donnez, et pour les relais d’espérance que vous formez. Vous êtes incroyables. ! Alors je m’accroche, je m’accroche, merci !

Tu sais, Marie, mes parents sont très croyants et entre autre ils pensent beaucoup au professeur Lejeune ces jours-ci, je peux te le dire ! Ils ont même lancé une grande chaîne d’entraide et de prière que tu peux retrouver sur ma page « Pour Apolline », sur laquelle ils te donneront de mes nouvelles. Ça m’aidera à reprendre du poil de la bête.

Je t’embrasse fort au milieu des bip-bip et des tubes qui m’entourent. Petite Marie, pense intensément à moi.

Apolline (sous la plume de ma maman qui s’appelle aussi Marie, comme toi)

Et ma page « Pour Apolline ».

https://www.facebook.com/Pour-Apolline-1679351072312062/ 

 

 

 

 

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