Coucou les copains, moi c’est Elsa .
Mon histoire commence dans le ventre de maman , j’y étais bien et j’y ai fait la fête jusqu’à la dernière minute ! Mais j’avais décidé que je ne me retournerai pas, j’étais déjà une coquine ! Les médecins ont malgré tout conseillé à maman de privilégier la voie basse, que tout allait bien se passer.
Le 20 février 2020 maman perd les eaux, ils arrivent à l’hôpital avec papa à 22h et à 3h du matin, maman souffrait trop et demande à avoir la péridurale. A 5h30 papa voit que mes petits orteils sont en train de sortir, ils appellent la sage-femme : elle les rassure, ce n’est pas encore le moment !
À 6h30, maman sentait que j’avais de plus en plus envie de la rencontrer et, personne n’étant venue, papa et maman sonnent , ça y’est, on va m’aider ! Un interne et un auxiliaire arrivent : nous n’attendons plus que le gynécologue, il donne le feu vert à l’interne malgré ses réticences à faire l’accouchement toute seule, l’accouchement par voie basse lorsqu’un bébé est en siège étant plus technique et plus risqué .
Le travail commence, Maman m’aide comme elle peut, je sens l’interne me toucher, j’essaye de sortir mais c’est dur. Le gynécologue arrive après plusieurs minutes . Maman continue de pousser mais rien n’y fait. Le gynécologue décide de prendre le relai après de longues minutes, je suis fatigué . Il tire très fort sur mes jambes, me manipule dans tous les sens mais je suis bloqué, il ne reste plus que ma tête et un bras.
Au bout de 1h30 il décide de déclencher le code rouge , c’est le chaos, l’équipe médicale est inquiète, il faut vite que je sorte, ma vie est en danger … Le gynécologue prend la décision de faire une « épisio », je sors enfin mais j’étais tellement épuisée que mon petit cœur ne battait plus …
J’ai senti des mains me masser pour faire repartir mon petit cœur puis un tuyau passer dans mon nez pour m’aider à respirer. A à peine quelques heures de vie j’ai faits mon baptême de l’air pour être héliportée vers un autre hôpital à 1h de maman.
Arrivée là-bas, on m’a enveloppée pour me mettre au froid pour protéger mon cerveau , les médecins étaient très inquiets pour moi …
Le lendemain maman est venue me rejoindre, puis 3 jours après on a commencé à me réchauffer et puis au bout de 5 jours je suis passée dans une grosse machine pour que les médecins voient mon cerveau et se rendent compte de l’étendue des dégâts qu’a causé mon manque d’oxygène. On a dit à maman et papa que mes séquelles cérébrales concerneraient la motricité des membres inférieurs , mais ce n’était pas grave mes parents voulaient juste que je rentre avec eux. Je me suis réveillée, on m’a extubé mais j’ai été malade car des petites sécrétions s’étaient logés dans mes poumons. Je me suis battue une nouvelle fois mais un problème persistait, l’alimentation.
Je n’arriverais pas à manger, malgré toutes les tentatives de maman et papa… Je suis rentrée à la maison au bout de 1 mois et demi avec la sonde nasogastrique. A 9 mois on m’a posée un petit bouton sur le ventre pour m’aider à manger, on appelle ça une gastrostomie, maman et moi n’en pouvions plus des changements de sonde qui étaient aussi douloureux pour elle que pour moi…
Aujourd’hui je suis une grande fille de 2 ans et demi, j’ai un retard de motricité globale. Je ne tiens pas tout à fait assise (j’y arrive pendant plusieurs minutes quand même), je ne parle pas, je suis nourrie exclusivement par gastrostomie, j’ai une déficience visuelle due à mes séquelles, je ne marche pas. Mais je suis pleine de vie, solaire, je souris tout le temps, et je ne cesse de progresser chaque jour !